Le jeu qui m'a rendu le plus heureux ? Vous en avez de ces questions ! :-)
Vu que j'ai commencé ma carrière de joueur au début des années 80 à écumer les salles d'arcade, puis connu la grande aventure des micro-ordinateurs et enfin celle du PC (avec un tout petit passage par les consoles), eh bien ça m'en fait, des souvenirs ludiques...
Alors comment choisir un jeu parmi toutes les merveilles auxquelles j'ai eu le privilège de jouer ?
En fait, le problème ne se pose pas, car là, tout de suite, un titre apparaît comme une évidence :
THIEF : THE DARK PROJECT.
Pourquoi ?
Eh bien parce que c'est le premier jeu d'infiltration auquel j'ai jamais joué, et j'en suis tombé amoureux immédiatement. Pour l'époque (fin 1998), la réalisation était stupéfiante. Toute l'action se déroulait de nuit, dans une cité médiévale, et il fallait utiliser au maximum les coins sombres et la furtivité pour éviter les gardes. Car Garrett, le héros que l'on incarnait, était trop faible pour se battre contre des soldats lourdement armés.
C'est la première fois de ma vie de joueur que j'ai assommé des ennemis avec une matraque pour ensuite planquer leurs corps dans des recoins sombres. Jouissif ! Et il y avait aussi l'arc et ses différentes flèches : flèches classiques pour se battre, flèches à eau pour éteindre à distance les torches accrochées aux murs, flèches de feu pour éclairer, flèches bruyantes pour faire diversion... Cela permettait au joueur, de manière très élégante, de réussir une mission de mille façons différentes.
C'est aussi la première fois que le bruit fait par le joueur jouait un rôle primordial, car il attirait immédiatement l'attention des gardes. Et l'on pouvait entendre ces pauvres bougres marmonner, grommeler, jurer comme des charretiers, se parler à eux-mêmes (croyant être seuls au milieu d'une interminable nuit...). On s'y croyait ! Quelle ambiance, mes amis !
C'est aussi la première fois que j'ai joué un cambrioleur, raflant tout ce qui lui passait sous la main : pièces d'or, joyaux, argenterie, candélabres, tabatières de nacre... C'était un délice de s'introduire dans la demeure de hauts dignitaires, d'en faire le tour et de voler à tout va !
Mais tout cela ne serait rien sans l'extrême originalité du monde de THIEF. Car son univers était unique : il s'agissait d'un croisement entre l'époque médiévale et les débuts de l'ère industrielle. Dans les rues et les maisons de THIEF, on rencontrait des becs de gaz et des machines à vapeur ! D'où un effet de surprise source d'une expérience ludique exquise.
Et enfin, le clou du spectacle, c'était bien sûr la narration. L'histoire de THIEF, les rebondissements de son scénario, la sombre personnalité de son personnage principal font de ce jeu l'équivalent d'un excellent roman d'aventures. Chaque mission débutait par une séquence vidéo à couper le souffle, qui s'ouvrait toujours par un extrait des textes sacrés de la "secte des marteleurs", avec une musique d'ambiance hyper flippante. Ensuite, Garrett racontait les derniers événements, décochait ses piques sarcastiques, et décrivait les objectifs de la nuit suivante.
Je n'oublierai jamais les Marteleurs. Et donc je n'oublierai jamais THIEF.
En parler aujourd'hui me donne l'occasion de rendre hommage à ses créateurs, grâce à qui j'ai vécu une aventure à nulle autre pareille. Merci à eux !